Demain, quand l'euphorie se sera calmée, quand les armes se seront remises à crépiter...

Echange de MRH avec des sympathisantes

Effectivement Chantal De Moromba Guérengou, Sabrina Polokamba.

Ce qui est déplorable dans l'Histoire de la RCA, c'est que la classe politique et les "élites" se livrent à toutes sortes de manipulations qui sont explosives pour le pays et pour le peuple, dans l'intérêt de leurs propres ambitions et celui de leur clan et de leur clientèle, et quand ça finit inévitablement par une énorme déflagration, c'est le peuple qui est pris au piège, qui paie les pots cassés et qui vole en éclats. Les grands manipulateurs s'évaporent dans la nature avec armes et bagages, abandonnant les gens aux mains des bourreaux.

Dans ces moments terribles, quand par leur faute les populations sont massacrées, violées, brûlées, découpées en morceaux, pillées, ils se taisent et se cachent soigneusement. Si vous effectuez un retour en arrière et que vous passez les quatre dernières années à la loupe, vous ne découvrirez pas grand monde sur le front de la lutte pour crier au secours face aux violations des droits humains et aux atrocités commises sur les populations. Vous n'en dénombrerez pas beaucoup qui auront protesté et attiré l'attention du monde sur le désastre et les souffrances. Aucune condamnation, aucune voix pour appeler le monde au secours de leur pays, aucune lutte pour stopper les tueries, éteindre le feu qui brûle tout sur son passage. Par contre dès que la cloche des élections a sonné, ils sortent tous de leurs trous pour s'agiter autour de la mangeoire. On se bouscule au portillon pour avoir droit à une part du gâteau. On continue à refuser de voir les réalités en face, entraînant encore une fois ce peuple vers un autre cataclysme, au son et au rythme joyeux du "allons seulement".

Demain quand l'euphorie se sera calmée, quand la frénésie se sera atténuée, quand les armes se seront remises à crépiter parce rien n'aura été réglé, qu'inévitablement le pays sera pris dans un brasier gigantesque, ils s'échapperont comme d'habitude et c'est le peuple qui sera coincé dans l'impasse, comme d'habitude, restant prisonnier du même cercle vicieux qu'on n'aura pas pris la peine de briser.

Marie-Reine Hassen.